main d'une femme écrivant et froissant des notes en boules de papier

Compréhension globale du dispositif CIR : focus sur les erreurs courantes à éviter

17/10/2025
Avis d'expert
Financement innovation & investissements

Le dispositif CIR (Crédit d’Impôt Recherche) constitue un levier fiscal majeur pour les entreprises françaises souhaitant soutenir leurs projets de recherche et développement (R&D).

Définition et objectif du Crédit d’Impôt Recherche

Le Crédit d’Impôt Recherche est un dispositif fiscal destiné à encourager les entreprises françaises à investir dans des travaux de recherche et d’innovation. Il prend la forme d’un crédit d’impôt, remboursable sous conditions, calculé sur les dépenses de R&D éligibles.

Il vise à :

  • Réduire le coût des investissements en innovation ;
  • Favoriser la compétitivité des entreprises en France ;
  • Stimuler l’emploi scientifique et technique.

Les erreurs courantes à éviter lors de la déclaration au dispositif CIR

Malgré l’intérêt fiscal important que représente le Crédit d’Impôt Recherche, de nombreuses entreprises rencontrent des difficultés lors de leur déclaration. Ces erreurs peuvent conduire à des rejets partiels ou totaux du crédit, voire à des redressements fiscaux. Voici les 6 erreurs les plus fréquentes, et comment les éviter.

1.     Une définition floue des travaux de R&D

L’erreur la plus fréquente consiste à inclure dans le CIR des projets qui ne relèvent pas du périmètre de la R&D au sens fiscal. Il ne suffit pas que le projet soit complexe ou technique : il faut démontrer qu’il y a incertitude scientifique ou technologique, nécessitant un effort de résolution.

Exemple d’erreur : déclarer le développement d’un logiciel de gestion interne ou une adaptation de produit existant sans rupture technologique.

Bonne pratique : bien distinguer ce qui relève de la maintenance, du paramétrage ou de l’optimisation (non éligible), de ce qui relève de la recherche ou l’expérimentation (éligible).

2.     Des dossiers trop génériques ou mal rédigés

Beaucoup de dossiers CIR manquent de structure scientifique. Ils se contentent de décrire le résultat final ou les avantages pour l’entreprise sans expliciter la démarche expérimentale.

Conséquences : l’administration fiscale peut considérer qu’il n’y a pas de nouveauté ou de verrou technologique réel, et rejeter les dépenses.

Bonne pratique : utiliser un schéma type « état de l’art – objectifs – verrous – démarches – résultats » avec une argumentation claire et des références techniques précises.

3.     Une documentation insuffisante des temps passés

Le temps passé par le personnel R&D est un poste de dépense majeur du CIR. Pourtant, beaucoup d’entreprises n’en conservent pas la preuve. En l’absence de feuilles de temps ou de fiches de contribution détaillées, l’administration peut remettre en cause la totalité de la masse salariale déclarée.

Exemple d’erreur : utiliser une simple estimation annuelle ou un ratio global sans justification.

Bonne pratique : mettre en place un outil de suivi hebdomadaire des temps R&D, avec validation par les responsables techniques.

4.     Déclarer des dépenses non éligibles

Il est fréquent d’intégrer dans le CIR des dépenses qui n’entrent pas dans le périmètre défini par l’article 244 quater B du CGI, notamment :

  • Frais commerciaux ou marketing associés au projet ;
  • Dépenses d’industrialisation ou de mise sur le marché ;
  • Coûts de formations, maintenance ou SAV.

Exemple d’erreur : factures de consultants non agréés ou dépenses liées à des prototypes de production.

Bonne pratique : vérifier systématiquement l’éligibilité de chaque type de dépense (personnel, matériel, sous-traitance, veille technologique…).

5.     Négliger le rôle des sous-traitants et de l’agrément CIR

Les dépenses de sous-traitance ne sont éligibles que si le prestataire est agréé CIR par le MESR. Omettre de vérifier ce point peut annuler plusieurs milliers d’euros de crédit.

Exemple d’erreur : intégrer dans le calcul du CIR une facture d’un bureau d’étude non agréé.

Bonne pratique : demander systématiquement l’attestation d’agrément en cours de validité. Si ce n’est pas le cas, encouragez vos prestataires à faire la démarche (dépôt entre janvier et mars chaque année pour une nouvelle demande et entre août et novembre pour un renouvellement).

6.     Ne pas anticiper un contrôle fiscal

Le CIR est un dispositif fiscal, ce qui signifie qu’il peut faire l’objet d’un contrôle approfondi a posteriori, souvent 2 à 3 ans après la déclaration. Une entreprise mal préparée s’expose à devoir rembourser les montants perçus.

Exemple d’erreur : ne pas conserver les documents techniques, les feuilles de temps, les justificatifs de dépenses ou les échanges de conception.

Bonne pratique : archiver chaque année un dossier scientifique et financier complet, incluant tous les éléments nécessaires à une demande d’information ou un contrôle.

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