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Le nombre minimal de jours à distance du bureau a pris fin depuis le 1er septembre dernier, et les entreprises ont désormais toute latitude pour définir les règles du télétravail. Comment cette nouvelle a-t-elle été perçue par les salariés ?


Historique de l’assouplissement du protocole

 

Un premier assouplissement des règles du télétravail avait été évoqué pour la mi-mai, alors que le recours au télétravail à 100% pour les métiers qui le permettaient était toujours de rigueur, avec un jour sur site par semaine autorisé, lorsque le salarié en ressentait le besoin et avec l’accord de son employeur.

L’idée de ce premier assouplissement aurait donc été de systématiser ce jour de travail en présentiel pour tous les salariés à partir de la mi-mai. Mais finalement, l’exécutif avait fait marche arrière : comme beaucoup d’entreprises autorisaient leurs salariés à venir un jour par semaine sur site, le ministère du Travail a estimé qu’il n’était finalement pas nécessaire de modifier le protocole sanitaire à partir de la mi-mai. En revanche, « le télétravail sera assoupli à partir du 9 juin, en lien avec les partenaires sociaux au niveau des entreprises », avait annoncé Emmanuel Macron, selon le journal Le Parisien ainsi que toute la presse quotidienne régionale, le 29 avril dernier. Contacté par le journal Capital, le ministère du Travail avait confirmé l’information d’un assouplissement des règles prochainement, en vu d’une amélioration de la situation sanitaire en France.

Actes de publication

 

C’est le 29 juin que le Ministère du Travail a publié un protocole national pour la santé et la sécurité des salariés aux partenaires sociaux, ouvrant la voie pour que les entreprises s’organisent comme bon leur semble. Ce texte stipule que le travail à distance « peut participer » – et non plus « participe » – à la prévention du risque d’infection. Rappelant le cadre de référence que constitue l’accord national interprofessionnel de novembre, il n’appelait plus les employeurs à fixer une jauge hebdomadaire. Il fallait néanmoins continuer de garder au moins un mètre de distance entre deux personnes au bureau. Ce protocole avait été réformé le 10 septembre 2021 pour prendre en compte la publication du décret du 9 septembre relatif aux conditions de reprise de l’activité professionnelle des personnes vulnérables susceptibles de développer des formes graves de Covid-19.

 

Élisabeth Borne Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion de France s’était d’ailleurs exprimée dans une interview pour BFMTV le 30 août, à propos du retour des salariés en entreprise, annonçant que les employeurs auraient désormais la totale liberté de décider de la politique en matière de télétravail.

« Le télétravail a été un outil important avant l’été pour limiter la propagation du virus et on a demandé beaucoup d’efforts aux employeurs et aux salariés, qui en avaient un peu assez d’être à 100% en télétravail », E. Borne, Ministre du Travail.

 

Prise de décision au cœur d’une polémique

 

Cependant, dans notre pays, 38% des salariés se déclarent prêts à quitter leur emploi si leur entreprise leur impose un retour au bureau à 100 %, selon une enquête OpinionWay pour Slack, réalisée auprès de 1 032 employés de bureau en France dans des entreprises de plus de 20 salariés, début juillet 2021.

Pour Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH (ANDRH), le télétravail est devenu une alternative normale. Il rapporte que les salariés s’offusquent : « cela fait dix-huit mois que je choisis quand je viens et quand je ne viens pas ! Donc si vous commencez à m’imposer des cadres trop forts, alors j’irai voir ailleurs ! ». Ces nombreuses plaintes laissent donc dubitatif quant au retour à notre « vie d’avant » tant espérée. Le mode de travail hybride avec un temps en présentiel et en télétravail semblant s’imposer de prime abord. Nous engageons-nous vers une réorganisation totale de notre mode organisationnel et de la relation d’autorité entre employeurs et employés ? Seul l’avenir nous le dira, mais quoi qu’il en soit, la pandémie liée au Covid-19 aura laissé bien des séquelles, dont chacun s’efforce d’en tirer profit.

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